Église de Verrens Arvey.
Il est permis de supposer que, vers le 7e siècle, au centre d’un vaste domaine qui était jadis celui d’un Verrinus, s’élevait, à l’usage du maître et de son personnel, une chapelle rurale, ancêtre de l’église actuelle de Verrens.
D’abord propriété du seigneur, elle devient ensuite le bien de la communauté. Desservie primitivement par un prêtre séculier, la chapelle est confiée, vers 1171, à des moines du prieuré de Cléry. En 1264, les moines réintégrèrent leur couvent de Moûtiers, et des curés séculiers prennent leur place.
Au cours des siècles, à différentes reprises, le modeste édifice subit modifications et agrandissements.
Notons qu’en 1718 le Révérend Antoine Dupraz, curé de Verrens depuis 1680, entreprend de jeter à bas une nef trop étroite et la remplace par trois nefs. La largeur de l’église s’en trouve alors doublée. Il installe dans le choeur un magnifique retable qui est le principal ornement de l’église. Avec le tabernacle l’ensemble divulgue l’art italien du 18e siècle.
Portique avec des colonnes enlacées de guirlandes, des frontons, des corniches, le tout sculpté avec soin.
Au milieu, un grand tableau du martyr de Saint Laurent.
A droite et à gauche, des statues de bois doré de Saint Laurent et Sainte Agathe.
En haut, sous les voûtes, une évocation de Dieu le Père agréant le sacrifice de son fils Jésus sur la croix, dans l’amour du Saint Esprit.
En avant du retable, le tabernacle se détache ; il est surmonté d’un ciborium porté par d’élégantes colonnettes et rehaussé d’une gloire.
L’ensemble est harmonieux ; les détails sur la porte sont finement travaillés.
Sur la porte du tabernacle, le symbole du pélican.
Une vierge du 14
Au 14e siècle l’église comptait une magnifique statue en bois de la Vierge.
Exposée longtemps aux intempéries sur la façade de l’église, elle s’est passablement détériorée.
En 1963, le Ministère des Beaux-arts la classe monument historique. C’est une Vierge en majesté, assise sur un trône, l’Enfant-Jésus debout sur son genou gauche.
La mère et l’enfant sont couronnés. Dans sa main droite, la Vierge devait porter un sceptre. Dans sa main gauche, l’enfant devait porter un globe ou un livre. Les visages sont assez finement sculptés. L’expression de Marie est solennelle et grave, plutôt que tendre et maternelle.
Les plis des robes, par leur régularité et leur rigidité, évoquent l’art byzantin. Primitivement le bois, probablement de l’érable, devait être recouvert d’une couche de peinture destinée à le protéger des vers et des insectes.